Entraînés dans la folle aventure de Cherif, homme du peuple travailleur, courageux et amoureux fou de sa femme Djamila, se déroule sous nos yeux l’histoire de la société algérienne, minée par la peur, l’intolérance et l’obscurantisme mis en place par un pouvoir oppressif.
Chérif voulait juste rejoindre sa femme Djamila, mourante à l’hôpital. Pour cela,il décide de prendre l’autobus. Mais nous sommes en Algérie où prendre un bus est déjà un apprentissage de la patience, où comme le dit Cherif, « les gens sont fatigués, ils passent leur temps à attendre »… et lui Cherif, n’a plus le temps d’attendre s’il veut revoir une dernière fois l’amour de sa vie avant qu’elle ne s’éteigne. Alors, devant la désinvolture du chauffeur, et profitant d’un de ses moments d’absence, Cherif détourne l’autobus plein de ses passagers.
Sur la scène, un mur, un grand mur gris, témoin des espérances joyeuses de ce couple, des débuts de leur amour, de leurs rêves, rêves qui se casseront le nez sur la réalité terrifiante d’un pays riche où les pauvres sont plongés dans une pauvreté toujours plus grande, où le système social n’est plus qu’un système au service de la corruption, ne faisant qu’aggraver l’injustice et l’impuissance d’un peuple tout entier.
Le voleur d’autobus est un spectacle à la fois tragique et comique !
Un récit poétique et magnifique, raconté avec verve et talent par Yamin Dib qui nous fait souvent rire, et par Linda Chaïb, actrice lumineuse, qui nous fait partager tout en finesse ses fureurs et ses peurs.
La mise-en-scène sobre nous permet de plonger dans cette fable aux accents d’une réalité désespérante, où le malheur côtoie en permanence l’absurdité, et nous permet de rire et de pleurer de la vie si banale et si triste d’un peuple aux ailes coupées.
T.Volia
de Boubakeur Makhoukh
d’après la nouvelle de Ehsan Abdel Kouddous
M-S : Nour-Eddine Maâmar
Avec Linda Chaïb et Yamin Dib
Au Théâtre Actuel à 13H40. Durée 1H10