LE COLLECTIONNEUR au Buffon à 21H30

maquette_01 copy

LE COLLECTIONNEUR    3

 

Nous sommes dans un monde où nous aimons avoir peur ! Nous regardons des séries qui nous

glacent le sang, nous courons au cinéma voir des films policiers où les serial killer abondent, nous

lisons des polars effrayants, bref… Nous aimons frissonner… Et c’est justement ce que nous propose

la pièce de théâtre « Le Collectionneur », une heure et dix minutes d’angoisse sourde, insidieuse…

 

Un homme rentre dans une pièce, une femme inconsciente dans les bras, il la pose délicatement sur

le sol et s’en va en fermant la porte à clef. Comme cette femme, nous sommes plongés dans le noir,

et comme elle, nous attendons… Les questions se bousculent dans notre tête : que se passe-t-il, où

sommes-nous, pourquoi ce noir ? Et quand la porte se rouvre, qu’un filet de lumière nous permet de

découvrir ce lieu, nous ressentons un début d’affolement : c’est une cave. La jeune femme, Miranda,

étudiante ravissante est retenue dans une cave par cet homme au physique banal, Frédérick Clegg,

d’âge indéfini. Elle est artiste, drôle, brillante et capricieuse. Il est employé dans une mairie, terne,

moralisateur et conscient de sa petitesse due pour lui à la vie difficile que les petites gens de son

milieu doivent affronter.

 

La mise-en-scène inventive ne nous laisse jamais respirer. Leurs face à face, ponctués par les noirs,

nous entraînent dans une spirale angoissante, nous oscillons sans cesse entre espoir et désespoir et

ne cessons jamais d’avoir peur pour la vie de Miranda.

Les lumières jouent en permanence avec le clair-obscur, soulignant la folie de cette situation.

Les comédiens nous entraînent dans cette descente diabolique, nous faisant partager leurs illusions,

et chaque personnage a les siens, leurs peurs et leurs dégoûts de l’autre.

Elodie Menant est provocante, passionnée, moqueuse, peureuse. Elle joue en permanence avec tous

ces sentiments, comme son personnage joue avec son ravisseur.

Thierry Jahn est formidable, troublant à force de rien, ce rien qui emplit tout l’espace, ce rien qui

nous fond dessus, nous enveloppe et nous empêche de respirer. Personnage linéaire dont la folie

n’affleure que par petites touches, il nous trouble en permanence, et nous plonge dans une

perpétuelle angoisse.

A voir.

 

T.Volia

 

Le Collectionneur d’après l’obsédé de John Fowles

Adaptation et Traduction de Thierry Jahn

Assisté de Jérôme Ragon

M-S : Céline Ronté & Thierry Jahn

Création Lumière Philippe Marcq

Décor Yohann Jumeaux

Avec Elodie Menant et Thierry Jahn

Théâtre Buffon à 21H 30 Durée 1H1O

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>